Galops Passés

Cap Nord en duo

Balade dans le Quercy en trio

Faaker See au grand galop

Giro di Sicilia

Portugal via Santiago

Deux Harley Davidson à 3117 m

Faaker See "Le retour"

Les petits cols pyrénéens

Gorges Profondes

Crazy Run Pyrénéen

Back in Sierra Nevada

Pizza, chianti e belle ragazze
en Toscane

Coooooool Run Pyrénéen

Retrouvailles à Albufeira

Pata négra à gogo dans la sierra Pelada

Balade en Pyrénées avec la Secrétaria
et Lolo de Béhèmm

2 Motos et 1000 vaches

Olé ! Olé ! à Ronda en Andalousie

Sur les traces de la "Easy Company"

Débauche de Virages dans le Tyrol

Le Val d’Aran par 40 degrés.

Des biches et des oliviers

100 000 km à Ronda

Cap Nord

 

Comme il arrive quelquefois, vous faites part, un jour, à un ami, d’un de vos rêves. Les miens sont nombreux, certains se sont réalisés, d’autres seront difficiles à réaliser et bien que ce soit un défi, celui-ci me semblait, somme toute, assez accessible.

San Bernardo m’écoute, puis me répond qu’il va se renseigner et prend le dossier en main. Me voila comme un coq en pâte. Le roadbook se met en place, le budget s’organise, l’intendance et les finances suivent.

Il me reste à préparer les bagages. Bien sûr, j’en emmène trop, beaucoup trop même, mais ça je m’en apercevrai lorsque je serai lassé de faire et défaire les sacs.

Et voici mon récit à ma manière, avec mes impressions et selon ce que j’ai ressenti lors de ce raid et il devrait susciter des vocations !

Confucius

Cliquez ICI pour lire le récit complet de Confucius

Pour ceux qui veulent un récit détaillé ainsi que des informations techniques et exhaustives pour réaliser un tel raid voici un guide de 91 pages rédigé par San Bernardo, cliquez ici : Moto Macho au Cap Nord en duo

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Balade dans le Quercy en trio

Cette fois-ci, il n’y aura que 2 frères de Moto Macho (Confucius et San Bernardo, l‘auteur de ces lignes). Mais ils ne seront pas seuls, car un prospect, avocat de son état (bon, enfin on fera avec, car personne n‘est parfait) et parisien relocalisé récemment à Bordeaux dans le cadre de ses activités professionnelles, a entendu parler de Moto Macho. Son surnom qui aurait pu être Maître Philou, est plus simplement Philou (et non filou), car comme chacun sait, un avocat n’est pas un filou, mais le digne et passionné défenseur de la veuve (si possible jeune, riche et belle ?) et de l’orphelin.

Donc, une petite sortie de deux jours avec pas trop de cul sur la selle et ceci pour protéger le postérieur de Philou, qui n’est point Chevalier de l’Ordre du Cul Tanné 1515, mais un bizuth du V-Twin.

Dimanche 6 août 2010
San Bernardo et Confucius ne sont point ermites et donc la gastronomie est de la partie, déjà via la route de cette belle vallée de la Dordogne, avec des traversées de villages aux noms évocateurs de foie gras et autres confits, tels que Lalinde, Le Buisson-de-Cadouin, Rocamadour, ou St Cyprien, en bref, le parcours de la diététique. A Figeac, cité de Champollion, nous rencontrons un biker solitaire qui revient du Free Wheels de Courpière en Auvergne. Il nous raconte avec moult détails et engouement cette concentration organisée par les mythiques Hells Angels de France (HAMC France) et surtout avec son fameux concours de T-shirts mouillés, aujourd’hui entré dans la postérité.


"Rock à Madour"

Puis, le clou de la sortie, non point un pneu crevé avec le clou précité, mais la route le long de la vallée du Lot depuis Le Pont-de-la-Madeleine (au sud de Figeac), route avec courbes sinueuses comme le physique de Jennifer Lopez …nos Harley se régalent !

Arrivée à Bouziès à l’hôtel des Falaises et l’affaire se corse avec le dîner. Le restaurant est plein, ce qui est normal à la mi-août, mais le personnel est complètement dépassé. Après plus de 40 minutes d’attente, le trio est toujours assoiffé et affamé, car encore sans la moindre pitance. San Bernardo file au bar afin d’obtenir au moins une carafe d’eau en guise de kit de survie et suggère à la personne qui semble superviser tout ce mouvement brownien, de virer le serveur certes très souriant mais totalement inefficace. Le gaillard se fâche, se sent insulté, meurtri, martyrisé, mais finalement tout arrive alors illico, comme quoi une bonne engueulade débouche la situation comme une ventouse les WC.


Lundi 7 août 2010
Après une bonne nuit, encore que Confucius ait été, selon ses dires, le témoin sonore des longs ébats amoureux du couple à forte géométrie de la chambre voisine, petit-déjeuner buffet à 7h30, mais surprise, le concept du sandwich à la San Bernardo (en quelques mots préparer le déjeuner avec les ingrédients du buffet du petit-déjeuner) semble être connu du patron des lieux qui par voie d’affiche proscrit cette opération. Aurait-il lu les exploits de Confucius et San Bernardo au Cap Nord ?

Puis, nous filons via le Causse à Caylus avec les fameux remparts de son château où s’illustra le chevalier de Lagardère (cf le roman « Le bossu » de Paul Féval) et sa vénérable place du marché avec ses anciennes halles, dont les mesures à grain sont taillées dans la pierre de ses murs, ce qui témoigne que le litre (ou le kilogramme) n’était pas la contenance normative de l’époque mais plutôt la dizaine de litres !

Si on applique la même formule normative au pinard de l’époque, je vous laisse imaginer ce que cela a donné, mais enfin in vino veritas et nous avons soif de vérité ! Puis Gaillac et ses vignes et son vin pour satisfaire cette soif de vérité, avant de retrouver « home, sweet home » à Bordeaux.

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Moto Macho à Faaker See au grand galop
Du jeudi 9 septembre au dimanche 19 septembre 2010

Le Ô combien fameux trio Moto Macho composé de Confucius, Julius et San Bernardo et accompagné d'un prospect, Alain, disciple de St Vincent, patron des vignerons, et adorateur de Bacchus, dieu de vin, et qui sera surnommé " Liber Pater" en l'honneur du vignoble qui porte encore le nom du dieu de la vigne et du vin romain. Certes, la fécondité et ses instruments phalliques furent aussi associés à ce dieu, mais nous ne nous aventurerons point dans cette direction par respect pour ce biker, encore que ….enfin lisez plutôt

 

1° European Bike Week à Faaker See, la Mecque des bikers en Europe

Jeudi 9 septembre
Donc, dés potron-minet, enfin 7h30, rendez-vous à la concession Harley de Bordeaux pour prendre la route et récupérer Liber Pater prés de Libourne. Au grand galop, nous filons vers l'Est via Clermont-Ferrand, Chambéry, le tunnel du Fréjus pour une fin d'étape avec presque 900 km vers 19h à Settimo Torinese, sur la rocade de Turin à l'hôtel Giglio de la très célèbre chaîne hôtelière Seven Hotels SRL, un "has been" aujourd'hui devenu une étape pour travailleurs du BTP.

Les bonnes nouvelles sont que le Wifi fonctionne, l'hôtesse, prénommée Loana, est charmante et parle français et si le parking n'est pas gardé contrairement aux indications de booking.com, il n'y a aucun risque selon les dires de cette même Loana.
Liber Pater, jeune bizuth de Moto Macho et plein de hardiesse entreprend alors de conter à Loana les aventures de la fameuse star française de la téléréalité Loft Story et du même prénom et donc notamment les prouesses aquatico-erotico-sexuelles de son homonyme, mais probablement pas synonyme. Heureusement San Bernardo intervient pour couper court et nous nous retrouvons pour un dîner sommaire avec des vins type BTP.


Itinéraire de Bordeaux à Faaker see

Vendredi 10 septembre
Départ à 8h après un petit-déjeuner du même acabit que les libations de la veille et direction Milan, où un embouteillage maous costaud nous attend. Julius, toujours inspiré, en déduit un autre commandement Moto Macho :

Biker mon frère, sur la route de Faaker See, Milan et ses bouchons toujours tu éviteras.

Le paysage motocycliste confirme que nous sommes sur la bonne route et les hordes de HD rugissantes filant vers l’Est sont de plus en plus nombreuses.
Passage en Slovénie où nos Tomtom peinent à nous amener à notre étape : le Sport Hôtel Pokljuka de Gorje sur la route de Goreljek à côté de la ville de Bled (eh oui, cela existe) en passant par Jesenice, mais Gorje n’est pas Goreljek et il y plusieurs Gorje, alors quelle pagaille ! Nous devons demander notre chemin. Arrivée finalement vers 17h avec 660 km au compteur. Si le confort est bien présent dans le Sport Hôtel Pokljuka niché dans la forêt slovène à proximité du centre de ski nordique et alpin du même nom, la distance indiquée par booking.com de cet hôtel à Faaker See est probablement calculée pour les oiseaux, car la route est bien plus longue et serpente agréablement dans la montagne.

Peu importe et nous décidons de nous immerger à Faaker See sans retard, mais après avoir acquitté les vignettes d’autoroutes slovènes et autrichiennes (moins de €13 pour une semaine en Slovénie et 10 jours en Autriche ! Pas cher si on compare à notre Gaule mais ce sont les tarifs moto).

Dîner à Faaker See dans le village officiel HARLEY avec jarret de porc grillé et arrosé de bière (ce qui le caramélise), plat local typique selon la recommandation de Liber Pater qui a lu le Guide du Routard, mais sans vin, car la boisson locale est plutôt du genre cervoise (n’oublions point que nous sommes en Autriche).

Samedi 11 septembre
Ce sera toute la journée et la soirée pour découvrir Faaker See, le plus grand pèlerinage Harley d’Europe avec presque 100 000 bikers.


Le village officiel est bien officiel et typiquement HD mais permet aussi de visiter les stands de customs époustouflants réalisés par des préparateurs « haut de gamme » ainsi que des motos présentées pour les concours en profitant de la grande scène recevant des groupes de rock chaque soir.

Le village américain est aussi passionnant qu’un remaniement ministériel, à l’exception d’une affiche, très appréciée, qui recommande un spectacle de cocottes, mais nous ne sommes point dans le domaine de la poule au pot, au moins dans le sens premier de l’expression et cela ne doit pas être désagréable dans le 2ème sens au vu de l‘affiche.
Mais, Faaker See, cela se passe réellement au village « gris » de Arneitz avec stunt (acrobaties), stands en tout genre, dont quelques chapiteaux avec groupes de rock, un bric à brac de toutes sortes de pièces (aftermarket d’occasion) et en particulier des designers italiens d’objets en cuir (sacoches, selles) : la grande mode semble être une grande sacoche unique en cuir pleine peau à gauche laissant ainsi la partie droite aux pots d’échappements.

La bière coule à flots et l’ambiance est vraie, sans le bling-bling des CVO perdreaux de l’année. Nous rencontrons aussi quelques Boss Hoss (moteur V8 de l’ordre de 6 litres de cylindrée et plus de 600 kg sous les fesses !) qui sont à Harley ce qu’un sumo est à un catcheur de foire, alors imaginez, enfin regardez plutôt.

 

Des robots au profil guerrier mais sympathiques nous accueillent à proximité d’un chapiteau blanc comme neige où l’on ne rentre pas comme dans un moulin. La procédure d’accès est plutôt similaire à celle du chemin d’un colis postal, c’est-à-dire affranchissement à €15, puis oblitération sur la main de l’impétrant et nous décidons d’impétrer. Certes la bière y est un peu plus chère, mais c’est le lieu idéal pour le biker esseulé qu’une cohorte d’infirmières peu farouches saura réveiller et guérir avec un travail de précision sur la table d’opération. Seul petit inconvénient à noter : la carte de sécu, même dans sa version européenne, n’est pas acceptée par cette institution privée.

Le retour vers l’hôtel en Slovénie se fait sans Confucius, qui a décidé sagement de rentrer plus tôt afin de méditer tranquillement dans le calme de la forêt slovène. Il ne profitera point du chapiteau blanc mais, tôt le soir se coulera avec bonheur dans des draps de même couleur.

Alors que San Bernardo mène le trio, une voiture lancée à fond les manettes nous double sur cette route montagneuse en plein virage et sans visibilité, le tout à la limite du dérapage. Une autre la suit dans les mêmes conditions et le moindre décrochage nous balancerait dans le ravin ! Une troisième voiture suit, mais dans des conditions de conduite normale, une sorte de voiture-balai donc. Ce serait donc la jeunesse slovène qui s’amuse la nuit dans des courses-poursuites idiotes et dangereuses, mais il y a une justice car le premier bolide quitte la route et finit dans une clairière, sans casse pour le conducteur et son passager. Nous laisserons ces futurs donneurs d’organes se débrouiller, afin de gagner sans retard notre lit douillet en vu du lendemain.

2° Visite des Carpates slovaques

Dimanche 12 septembre
Départ vers 8h en direction de Bratislava capitale Slovaque avec comme objectif d’étape Trencin et son fameux château surplombant la ville. Afin d’éviter la ligne droite autoroutière, nous bifurquons vers le Burgerland, supposé être la région viticole de l’Autriche pour déjeuner à Neusiedl Am See sur le lac du même nom. La très jolie place du village nous accueille et le pinard est au mieux très moyen selon Confucius, notre taste-vin patenté (car full-patch du CIVB) et notre expert Liber Pater, qui avait détecté depuis la selle de sa moto sur l’autoroute que les vignes étaient atteintes par le mildiou ; ce diagnostic à distance par Liber Pater laisse San Bernardo perplexe, qui se demande si, de la même façon, un gynécologue pourrait identifier la virginité d’une femme rien qu’en la croisant dans la rue.

La Slovaquie approche. A noter que la vignette autoroute existe aussi dans ce pays, mais ne s’applique pas aux motos: good news ! Nous traversons Bratislava par le pont moderne qui franchit le Danube et qui est surmonté d’une sorte de soucoupe volante, puis direction Trencin. Le Grand Hôtel de cette ville est difficile à trouver car si le nom de la rue est identifié, la numérotation à plus de 4 digits semble être en cours de modification.

Enfin, motos au parking après 600 km vers 18h30, l’hôtesse est charmante, le Wifi fonctionne et Julius va se détendre dans le centre de remise en forme avec jacuzzi sans tenter toutefois la case massage au vu de la géométrie de la masseuse, comme une Boss Hoss ? oui dit Julius. Le dîner se fait dans l’excellent restaurant de l’hôtel mais les pinards slovaques ne resteront pas dans nos mémoires.

Lundi 13 septembre
Pour ne pas rester trop ignares, petite montée à pied au château après le petit déjeuner.
L’étape devrait être courte au moins en km avec comme objectif Poprad. Plusieurs options sont possibles dans le massif du Haut Tatras et elles seront choisies selon les circonstances.

Donc montée, mais à moto, dans le Haut Tatras à partir de Varin sur des routes en très bon état (ce qui confirme que les subventions européennes au moins servent à quelque chose) et dans des paysages de montagnes sublimes. Alors que la température fraîchit, petite halte dans un bistrot hébergé dans un grand et vieux chalet en bois surmonté d’une croix. L’intérieur est un peu sombre et décoré de peaux et trophées de chasse. Déjeuner à Namestovo au bord du lac dans un cowboy land, peu typique, mais pas cher (menu à €6, mais il y a moins cher et nous verrons des menus à moins de €3 sur la route). Il est vrai que l’activité principale est l’agriculture de montagne et qu’il n’y a pas de mines d‘or.


Itinéraire après Faaker see en Autriche et Slovaquie sur 4 jours

Le ciel s’assombrit un peu, mais nous décidons de passer par la Pologne via Zakopane, situé au Sud de Cracovie, station chicos de vacances sportives dont le ski et le golf. Attention aux nombreuses petites carrioles tractées par des chevaux solitaires et qui dénotent la pauvreté des habitants locaux ne pratiquant sûrement pas ces activités de bourgeois.
La décision de passer par la Pologne n’est pas des plus heureuses, car nous cumulons un bouchon énorme à Zakopane sous de fortes pluies. Les rues sont inondées et heureusement, le ciel se dégage alors que nous repassons la frontière slovaque en la devinant sur la route Poprad, l’étape du jour
L’hôtel Fortuna y mérite bien son nom et après ces 365 km, nous savourons l’accueil plus que chaleureux de la blonde Suzanna qui s’exprime dans un anglais parfait.

Situé dans le typique vieux village de Poprad, cet hôtel propose des chambres qui sont pratiquement des suites et le dîner y est remarquable avec un menu gastronomique de grande qualité. Liber Pater, échaudé par les vins du pays commande 2 bouteilles de Concha y Toro chilien appelé Trio (assemblage de 3 cépages), suivies d’un Côte du Rhône de belle facture. Ce dîner est finalisé par une eau de vie locale de quetsche, sans oublier une bonne bière comme apéritif ! Après cela, au dodo. La météo s’annonce bonne pour le lendemain, alors tutto va bene !

Mardi 14 septembre
Le petit déjeuner est excellent et servi par l’homologue de Suzanna, mais celle-ci est mariée et son gars n’est pas loin. Nous laissons une trace Moto Macho dans le Livre d’Or pour féliciter le patron et remercier Suzanna et ses consœurs. Ainsi nous serons connus localement et par les futurs clients de cet hôtel.

La route de montagne vers Brezno à travers le Bas Tatras est barrée suite à des travaux et éboulements et nous devons improviser un autre itinéraire afin de gagner Bratislava, notre ville-étape.
Mais cet autre itinéraire nous amène aussi à une autre route barrée pour travaux forestiers de dégagement. Julius et San Bernardo décident alors de braver le merdier et finalement nous passons à travers les sapins abattus et les éboulements alors que les cantonniers slovaques nous font signe de rebrousser chemin. Mais, ils ne peuvent savoir que rien ne fait reculer un Moto Macho, alors si il y en a plusieurs !

 

Après cet exercice et aussi la pluie d’hier, les destriers sont tout simplement dégueulasses et un lavage s’impose. C’est prés de Nitra dans une station service proposant un système de lavage type karcher que nous les nettoyons afin d’arriver en belle condition à Bratislava, capitale du pays et dotée d’une concession HD selon le précieux guide édition 2010 du HOG.
San Bernardo, avec sa galanterie coutumière, donne les minutes restantes de lavage en nettoyant la voiture d’une belle jeune femme slovaque au corps de guitare à la Jennifer Lopez, mais le devoir d’accompagner ses confrères l’appelle et il ne jouera point de cet instrument.

Déjeuner pantagruélique dans une petite auberge familiale en bord de route pour moins de €8. Les motos sont admirées par tout le voisinage.

Arrivée facile à Bratislava centre, mais galère pour atteindre l’hôtel. Nous devons nous rendre à l’office du tourisme pour savoir comment le rejoindre car son adresse correspond à une rue devenue piétonnière. Enfin arrivée à l’hôtel Park Inn Danube, situé sur les rives du Danube et doté d’un parking souterrain comme son nom l’indique, après 365 km. Accueil assez froid et peu sympathique (ce qui nous change de Poprad et en général de toutes ces auberges de campagne ou petits hôtels de ville ) dans cet établissement plus habitué à la clientèle business qu’aux vestes de cuir burinées par les éléments naturels.

Julius (tenté par le Spa Centre de l’hôtel et sa jolie masseuse mais hélas sans créneaux disponibles) et San Bernardo décident de rendre visite à la concession HD de Bratislava, indiquée dans le guide du HOG, sans site web, sans adresse mail et sans numéro de téléphone, ce qui aurait du attirer notre attention.

Nos valeureux destriers affrontent des bouchons dignes des capitales occidentales et nous arrivons prés d’un mat à la Mac Do surmonté du logo HD, présage d’une concession d’envergure. Nous sommes proches, sauf que ceci est plutôt dans une zone très zone. Un chemin de terre et rien, rien du tout, à part un grand bistrot et des maisons de prolos. Nous cherchons et après une indication Harley Davidson Biker Service au dessus d’un vieux garage et digne d’un pays africain, nous découvrons une camionnette avec le logo dans une petite arrière-cour de ce que nous pourrions appeler une casse et garée à coté de véhicules au look alternatif. Questions dans le voisinage et un habitant nous indique la concession, c’est-à-dire un portail totalement anonyme fermé (il est 18h30) et encombré de bidons et de pneus usés. La Motor Company aurait-elle sérieusement validé ce bouclard avant de l’indiquer dans le guide 2010 ?

La "concession" de Brastislava ?!

Le bistrot voisin, lui, est ouvert et nous notons qu’il s’appelle Harley Davidson (on se demande si c’est avec l’autorisation de HD ?). Nous y allons et sommes invités à nous garer dans sa cour pour une séance photo, le conseil du barman étant d’aller à la concession HD de Vienne (moins de 100 km) pour les problèmes mécaniques. Par sympathie et pour nous récompenser de nos efforts, la bière nous est offerte. Julius, toujours curieux, demande si le ring au milieu de la salle sert à des combats de catch ou de boxe. Mais que non point, il y a spectacle de contorsions et « table dance » le soir. Les artistes sont d’ailleurs attablées à côté de nous au bar et nous leur suggérons un show privé. Refus poli de leur part, mais rien à regretter car elles sont aux danseuses du Crazy Horse ce que le bouclard voisin est à une concession HD digne de ce nom. Donc pas de quoi s’attarder.

Après un bon dîner dans un restaurant pour touristes dans le vieux Bratislava, l’étape de demain marque le début du retour vers la France avec une étape dans le Tyrol. Au vu d’une météo capricieuse, pas de réservation d’hôtel et nous improviserons donc entre Zell Am See, Kitzbühel et Innsbruck.

3° Retour via le Tyrol

Mercredi 15 septembre
Direction Vienne, mais comment passer à Vienne sans s’arrêter au moins pour une photo. Plutôt que d’affronter la circulation urbaine, nous filons au château de Schönbrunn, situé en périphérie. Séance photo avec attroupement de plusieurs touristes, dont des chinois, sur le parvis du château (strictement interdit d’accès aux véhicules). Le gardien débonnaire se laisse même attendrir et ne nous chasse point !

Plutôt que de cirer des autoroutes et de traverser ce pays comme un pet sur une toile cirée, nous passons par la partie centrale de l’Autriche d’abord via Judenburg par l’autoroute, puis via Tamsweg sur des petites routes de montagne. La météo s’améliore et que du bonheur ! L’Autriche, ce sont des villages propres, nets et impeccables avec les maisons de type chalet décorés de géraniums de toutes les couleurs. En quelque sorte comme dans les pays nordiques, mais avec les couleurs et surtout la bière pas chère !

La tradition « biker » est forte dans cette région (peu éloignée de Faaker See) avec de nombreux panneaux « welcome bikers » pour B&B et même des répliques en vraie grandeur et en bois de chopper le long des routes ou sur les ronds-points.

Arrivée vers 16h à Zell Am See, encombré de touristes et camping-cars et malgré un ciel redevenu menaçant, direction Kitzbühel via une route de rêve. Arrivée à Kitzbühel avec 530 km au compteur alors qu’une petite pluie fine arrive et l’hôtel Jagerwirt nous accueille, surtout parce qu’il est la premier à l’entrée du vieux village, que ses prix sont raisonnables en cette saison et que ses hôtesses d’accueil sont vêtues du costume tyrolien traditionnel avec ses atours dont le fameux décolleté plongeant mettant en valeur leurs atouts (enfin chacun trouvera son compte parmi ces critères et nous ne révèlerons point le critère de chacun).

Grâce au guide du routard de Liber Pater, nous trouvons une auberge sympa et pas chère dans le vieux village.

Jeudi 16 septembre
ENORME buffet de petit déjeuner avec tout ce qu’il faut et comme on sait le faire dans ces contrées germaniques, mais la réputation des sandwichs à la San Bernardo a du atteindre cette lointaine contrée, car le procédé consistant à engranger des victuailles du buffet pour le déjeuner y est formellement interdit.

C’est donc le retour vers la France avec une étape à Beaune, où nous devrions nous réconcilier avec le vin, notamment avec les bons conseils de Liber Pater.
C’est donc du grand galop à travers le Vorarlberg autrichien, puis la Suisse (avec le paiement de la vignette autoroute annuelle ou sinon via le réseau secondaire et alors « faut pas être pressé » à dire avec l’accent pas pressé du coin). Heureusement, les pluies intermittentes font place au beau temps à mi-journée.
Julius nous quitte en fin d’après-midi à Beaune afin de filer vers Bordeaux et le trio s’installe vers 18h30 à l’hôtel Ibis de la zone hôtelière après 720 km dans les pattes des bikers et les cylindres des destriers.

Le dîner est agrémenté de vins de qualité tels qu’un Clos de l’Oratoire et d’un sublime Mas Amiel de Maury, cadeau personnel de Liber Pater dans le cadre de l’éducation œnologique qu’il a décidé de nous inculquer.
Le sommelier, bien que prévenu par San Bernardo de la présence d’une sommité œnologique à table, semble l’ignorer et fait une grossière faute professionnelle en oubliant de nettoyer le goulot de la bouteille, ce qui lui vaut une réprimande de Liber Pater.

Vendredi 17 et samedi 18 septembre
Direction Amboise dans le doux Val de Loire soit seulement 420 km. Cette partie du trip est plus personnelle avec une invitation familiale étendue à Confucius et Liber Pater pour un concert privé de piano le samedi après midi par l’artiste international Nicolas Stavy avec des œuvres de Chopin et Brahms chez le tonton de San Bernardo.
Pour l’anecdote, Confucius est allé acheter de belles chaussures noires de ville, une chemise et un pull plutôt que d’apparaître pataud et en pataugas. A noter aussi que pendant la session de lavage des motos du vendredi après-midi, le jean de San Bernardo a rendu l’âme en s’ouvrant majestueusement à l’entrejambe. Liber Pater, lui avait tout ce qu’il faut dans sa besace (enfin son tour-pack) pour bien paraître !

Dimanche 19 septembre
Retour pour tout le monde, enfin du trio sur Bordeaux soit 390 km, Julius étant déjà arrivé at home.

Itinéraire complet

4° Informations
Road book
Le total parcouru représente pratiquement 5 500 km et c’est donc plus du galop que du trot. Une prochaine virée à Faaker See se limitera à l’Autriche, dont le Tyrol, la Carinthie et le Vorarlberg notamment avec leurs routes de rêve en montagne, dont le fameux et mythique Grossglockner.
De plus, les prix des auberges et autres Gasthäuser (pluriel de Gasthaus) dans l’Autriche profonde des montagnes sont plus que raisonnables.

Autres informations
- Moustiques : bien qu’indiqué dans certains guides, il y en a peu et disons-le pas plus que chez nous.
- Climat : les dates sont imposées par Faaker See, mais septembre est bien le mois le moins pluvieux de l’été en Autriche. Néanmoins, on perd en luminosité le soir et les nuits sont plus fraîches.
- Prévoir 2 cartes de crédit ou de retrait, en cas de défaillance. Les pays traversés utilisent l’euro à l’exception de la Suisse dont néanmoins la plupart des commerces l’acceptent (stations-services, restaurants, etc).

 

 

 

Giro di Sicilia
Réalisé entre le vendredi 6 mai et le lundi 16 mai 2011

ou "1300 km sous le soleil"



Après le Cap Nord et aussi, avec le Bordeaux Côte d’Argent Chapter, la Tunisie et le Maroc, les Moto-Machos poursuivent leurs longs runs avec cap au soleil de Sicile à l’initiative de Julius qui, bien que descendant de la race Viking, est plutôt allergique au froid et à la pluie. Pour la préparation de ce périple, il faut tout d’abord remercier son ami Giuseppe (sicilien bien sûr) et son épouse Antonietta pour leurs informations exhaustives et le prêt de leur documentation agrémentée de leurs commentaires et recommandations écrits.
Tout d’abord, pour atteindre la Sicile, l’option la plus simple est le ferry journalier de Gênes à Palerme et vice-versa avec quelque 20 heures de traversée (départ vers 21h ou 22h et arrivée le lendemain à 17h ou 18h) tout en notant que bien que la compagnie s’appelle « Grandi Navi Veloci », un retard d’une heure sur les horaires officiels semble être systématique ; alors « Grandi » sûrement mais « Veloci », pas toujours. L’alternative de filer jusqu’au détroit de Messine par la route, ce qui représente plus de 2 300 km aller simple (au lieu de 1 000 km de Bordeaux à Gênes), est à bannir sauf pour les cireurs d’autostrades ! Donc à l’opposé de la chanson bien connue, nous n’irons pas à Messine pêcher la sardine, ni d’ailleurs à Lorient pêcher le hareng.
A noter qu’il y a 3 concessions HD sur l’île (Palerme, Catane, Licata à l’ouest de Gela) avec chapters dans les deux premières (http://www.palermochapter.com , http://www.etnachapter.it ) et une concession apparemment en cours d’ouverture à Messine.
Ensuite les choix d’hôtels réalisés notamment avec l’assistance de booking.com seront aussi guidés par des critères sécuritaires, non point pour nos personnes, mais pour nos nobles montures qui doivent bénéficier d’un logis gardé et privatif, notamment en site urbain, afin de ne point disparaître.
Enfin, les kilomètres de chaque étape sont indiqués, mais pour l’évaluation du temps de conduite, il vaut mieux compter sur une moyenne de 60km/h au vu des routes, de notre décision d’éviter les autoroutes autant que possible et aussi du code de la route local, qui impose prudence et anticipation.


Roadbook

J1 - 6 mai (660 km) – De Bordeaux à Aix où la star est l’aïoli, à ne pas confondre avec « aïe au lit », cri de défloraison d’une jeune vierge.

Départ de Bordeaux avec un rdv à 9h30 au péage de St Selve sur l’autoroute de Toulouse pour Neuronette, Julius, Confucius et bien sûr San Bernardo. Et c’est parti pour astiquer l’autoroute sur 650 km pour une arrivée à Aix-en-Provence vers 17h30 alors que Neuronette et Julius font escale à Salon de Provence chez une amie.
Si à Paris sous le pont Mirabeau coule la Seine, à Aix sur le Cours Mirabeau, la star est l’aïoli. Mais ce n’est pas que cette sauce composée d’ail et huile d’olive, mais un plat complet avec morue, patates, haricots verts, un œuf dur, etc et bien sûr la sauce éponyme comme la photo le montre.

 

J2 - 7 mai (380 km) - d’Aix à Gênes où les bateaux italiens sont comme les femmes : beauté et retard !
Rdv à l’entrée de l’autoroute d’Aix vers Nice vers 10h du matin, ce qui donne le temps à Confucius de faire reluire son brelon (à noter qu’il a changé sa moto CVO Electra « en or » pour une Electra Ultra-Limited de couleur rouge flamboyant). Le quatuor file plein pot vers Gênes pour l’embarquement et nous y arrivons bien en avance et attendons sur les quais à côté d’un « chapter de vespa ». Enfin arrive le ferry « La Superba », qui de fait est bien superbe, et bien en retard comme prévu. Le débarquement des véhicules, notamment des remorques venant de Sicile se réalise avec un ballet de petits tracteurs et comme annoncé précédemment, nous partons avec un retard de presque 1h30. Les motos sont au 2ème pont, dit pont B, plutôt vers l’arrière et en bas, ce qui fait qu’elles ne seront point chahutées. De fait, il semble que l’équipage n’amarre les motos que lorsque que le temps l’exige, car à l’arrivée, nous ne verrons aucune trace d’amarrage.

Les cabines sont superbes, car bien sûr en harmonie avec le nom du bateau, avec mobilier de bois mais la nourriture est plutôt chérot, même au self-service. Nous rencontrons un français résident à Pantelleria, petite île entre la Sicile et la Tunisie, mais moins « prisée » que Lampedusa. Il est marié avec une sicilienne, dont la famille possède une des 2 stations-service de cette petite île. Il y ramène sa dernière acquisition, une Kawasaki 125 cc modèle KH125 (monocylindre - 2 temps) achetée en Auvergne, son pays natal.

 

J3 - 8 mai (2 km) - Arrivée à Palerme et dans ce pays la maquina des cartes de crédit fonctionne rarement !

Le débarquement se passe sans problème et l’hôtel Mediterraneo, situé près du port et choisi pour la disponibilité de son parking souterrain privé, nous accueille. Patron sympa et parlant français couramment, ce que nous constaterons souvent dans les hôtels siciliens.

Petite balade du côté du théâtre Massimo et dîner avec un excellent et diversifié buffet de légumes et salades suivi d’un couscous de poissons (deux spécialités locales). Neuronette s’est autoproclamée Ministre de la Culture et, comme dans un couvent, nous récite lors du dîner les merveilles culturelles de Palerme. Nous lui proposons le Ministère des Finances, c'est-à-dire gérer une cagnotte commune, mais le domaine temporel ne la motive point. Nous n’aurons donc point de comptable-trésorière, mais les autres rôles sont distribués : Confucius, fullpatch du CIVB, sera le sommelier en chef et contribuera avec une évaluation des vins locaux. Julius sera le Paganini du Tomtom et San Bernardo le scribe et aussi l’interprète avec les populations locales. Pour guider le quatuor, Julius et San Bernardo seront alternativement roadcaptains.Bien sûr, au moment de payer, la maquina des cartes de crédit ne fonctionne pas, ce qui irrite au plus haut point Neuronette et nous payons en cash. Mais le patron nous offre le limoncello, liqueur de citron traditionnelle de l’Italie du sud.


J4 - 9 mai (230 km) - Palerme à Marinella di Selinunte via Erice sans faire des pneus carrés.

En route pour Monreale, dans les environs de Palerme, pour une première infusion culturelle avec, en chemin, une fontaine et un de ses angelots masturbant le sexe d’un éléphant selon l’interprétation libre, voire libertine, de San Bernardo. Après un salut à la cathédrale normande de Monreale, ou Duomo en italien, (tout ce qui est normand a été construit suite à l’arrivée en Sicile des Vikings christianisés en Normandie), le chapitre culturel se poursuit en passant à Segeste, avec temples grecs y tutti quanti. Afin de bien gérer le système de visite payant, tous ces sites sont entourés de palissades, voire éloignés de l’aire d’accueil afin d’obliger le touriste à prendre son ticket, voire un minibus pour « voir ».


Nous commençons aussi à découvrir le code de la route, ou plus exactement son interprétation locale:
- d’abord « stop », qui est de l’anglais, n’est donc pas compris en italien et la règle générale aux croisements est simple : « priorité au premier arrivé » ;
- la priorité à droite n’existe pas ; elle est remplacée par « priorité au plus gonflé » ;
- en ce qui concerne l’interdiction de doubler ou plus exactement la possibilité de le faire, la règle est simple : ligne discontinue = il faut doubler, ligne continue = on peut doubler, ligne continue double = on peut encore doubler ; et quant aux séparations de chaussées avec des lignes en biais, itou, on peut doubler s'il le faut, autrement dit dans tous les cas, il est interdit d’interdire de doubler … sauf si un camion arrive en face …
- les limitations de vitesse n’existent pas ; elles sont souvent folkloriques et peu réalistes (avec des 10km/h sans justification évidente et des 70km/h sur autoroute droite et sans obstacles ou travaux. Cela peut être même dangereux de les respecter cardans les secondes qui suivent une voiture se colle à cinquante centimètre derrière toi ! Seul l’état de la route indique la vitesse à laquelle il faut rouler ;
- et enfin on peut se garer n’importe où tant que cela n’obstrue pas la circulation (car gêner la circulation n’est pas si grave tant que les véhicules peuvent passer !).
Et tout se passe bien. Peu d’agressions, une réelle civilité entre conducteurs, quelquefois une inconscience redoutable, sourire aux lèvres. Ça passe.
L’autre bonne nouvelle est que les cabines de péage sont mises en place après la construction de l’autoroute, voire bien après et donc il y a du gratos !
Après ces entremets culturels à Monreale, nous attaquons Erice avec une succession de virages en épingles à cheveux extrêmement serrés, soit plus d’une heure de route pour un dénivelé de 750 m. Point de vue fantastique sur Marsala et ses marais salants ; la descente est toute aussi tarabiscotée que la montée et arrivée à l’hôtel Garzia de Marinella di Selinunte en bordure de plage. Nos fiers destriers passeront la nuit avec vue sur la mer depuis le toit-terrasse de cet hôtel. Sous la haute autorité de Confucius, full-patch du CIVB de Bordeaux, nous lançons la séance quotidienne de taste-vins avec une bouteille de blanc et une de rouge. Un chapitre dédié est consacré à ce travail.


J5 - 10 mai (250 km) - Marinella di Selinunte via Agrigente jusqu’à Piazza Armenina et alors Neuronette devient « la secretaria » !
L’eau assez fraîche de la mer à Marinella ne rebute pas Neuronette qui s’y baigne dès potron-minet. Départ tranquillos vers le site archéologique de Selinunte, mais il faut compter presque 2 heures pour la visite. Nous décidons de filer presto afin de nous ménager du temps pour Agrigente et sa vallée des Temples, puis aussi pour un épisode romain avec la Villa Romana di Casale près de Piazza Armerina. Mais, avant ces distractions culturelles, un peu de sport avec la montée à Caltabellota où nous empruntons sans vergogne, comme les autres véhicules locaux, un « sens interdit » et même une « voie interdite à toute circulation » selon l’interprétation de la signalisation routière par Mr Guéant. Une cathédrale normande couronne le village et nous alignons nos destriers sur le parvis pavé. San Bernardo peut rendre hommage au San Bernardo local qui possède sa chapelle dans la cathédrale, le tout immortalisé en pixels par Julius.

Agrigente et la Vallée des Temples grecs (en fait de vallée, c’est plutôt une crête) est un passage obligé et l’avantage du parking payant (de l’entrée secondaire, car l’entrée principale est qualifiée de foutoir par St Géo) est que les gardiens prennent en charge casques et blousons. Un temple, ça va, deux c’est un peu la même chose, mais avec six ou sept temples, c’est toujours la même histoire ! Donc, nous voyons, dans l’ordre chronologique en descendant le pente douce de cette crête à partir de l’entrée secondaire et également dans l’ordre décroissant de leur état de conservation, les temples de Héra (Junon) Lacinienne, Concorde, Héraclès (Hercule), Zeus (Jupiter) Olympien, Castor et Pollux (Dioscures) et Héphaïstos (Vulcain) et que sais-je encore et les restes des colonnes des géants Atlas, quelques tombes et nécropoles, etc avec çà et là des oliviers multi-centenaires. Avant l’arrivée à l’étape, visite de la Villa Romana di Casale, espèce de grand centre spa de l’empereur Maximilien avec ses mosaïques décrivant de jeunes femmes en bikini, signe évident que la mode n’est qu’un éternel retour.


du Guesclin a pu voir cet olivier

Pour la nuit, nous avons choisi d’essayer un hébergement dit « agroturismo », sorte de gîte rural avec table d’hôte dans une exploitation agricole le tout en demi-pension à prix très raisonnable, et ainsi nous arrivons ainsi à l’Agroturismo Savoca situé aux environs de Piazza Armerina (grâce à Julius et sa maîtrise du GPS avec indication en latitude-longitude, car l’adresse de cet établissement n’existe pas chez Tomtom).
Le fils du gérant nous accueille tout en étant fort intrigué par les motos et surtout les jackets de Julius et San Bernardo couvertes de patchs et pins. Ces derniers sont immédiatement qualifiés de « grande capi » (grands chefs) tandis que Confucius avec un seul patch est « vice-capo » et Neuronette, sans jacket ni patch et probablement aussi parce que femme, est immédiatement appelée « la secretaria ».
En quittant l’accueil et démarrant nos destriers pour nous rendre à nos chambres, nous effrayons toute la basse-cour des dindons, paons et autres volatiles qui s’est approchée et c’est la première que nous voyons ces animaux faire du décollage vertical comme un hélicoptère pour franchir un mur de plus de 3 mètres, comme quoi la peur donne des ailes et si vous avez déjà des ailes, eh bien la peur vous donne un rotor.
Dans une très grande salle à manger calibrée pour au moins une centaines de convives mais seulement occupée par un couple et notre quatuor, hyper copieux dîner avec le menu traditionnel complet, c'est-à-dire antipasto, pain à l’huile d’olive grillé avec fayots, pasta, escalope, salade, fruits et gâteaux et vin local (Nero d’Avola) à volonté, le tout venant de l’exploitation agricole « biologique paraît-il ». Nous essayons de faire honneur à ces agapes car le fils du patron demande de nos nouvelles après chaque plat, tout en gratifiant Neuronette de « secretaria » à chacun de ses passages.
La pluie pouvant arriver dans la nuit, le patron nous invité très gentiment à mettre nos motos à l’abri. Après un nuit tranquille et sans bruit sauf pour Julius qui a entendu un avion à réaction vers 3h du matin (venant de Libye ?), le panorama est un peu moins rose car comme l’eau chaude est chauffée avec le solaire et que la nuit, il n’y a pas de soleil, donc pas d’eau chaude le matin. La piscine, que nous n’avions pas vue la veille, s’apparente à un élevage industriel de têtards. Au moment de payer, les transactions se font en cash entre le portefeuille du patron garni de billets et ceux de Confucius et San Bernardo. Cependant Neuronette, toujours insistante et qui a un potentiel de contrôleuse fiscale, réussit à obtenir un paiement par CB.


J6 - 11 mai (210 km) - Piazza Armerina à Syracuse et les brunes ne comptent pas pour des prunes.
Après le départ de l’Agroturismo Savoca, recherche d’une station essence, car nos destriers ont soif. Une charmante brunette de cette station se pâme d’extase et San Bernardo, animé de sa charité chrétienne légendaire, lui fait savourer le plaisir de monter son Roadking alors que Julius & Co sont déjà sur la route et ne s’aperçoivent de rien.
Le chapitre culturel de la journée est le baroque avec Modica et son Duomo, qui voit Neuronette se casser la gueule dans un virage serré, mais sans conséquence, puis surtout Noto reconstruit en baroque après le violent tremblement de terre de 1693, qui détruisit aussi Syracuse.
Bon déjeuner à Noto en plein centre-ville avec les destriers garés devant un signe d’interdiction totale de stationner, ce qui ne fera réagir ni les carabiniers ni la police municipale qui déambulent sur l’avenue. Nous sommes remarqués par des touristes américains qui veulent absolument prendre en photo Julius et San Bernardo avec leurs jackets tant de face que de dos.

Arrivée en milieu d’après-midi à Syracuse au Piccolo Hotel « Casa Mia » indiqué comme B&B dans l’évangile selon St Géo. Lors de la réservation, San Bernardo avait expliqué au propriétaire que nos « very expensive and beautiful bikes » ne peuvent rester sur les places de parking devant cet hôtel. Il met donc à notre disposition son petit gymnase privatif pour y garer ces merveilles.
La fille du patron, autre brunette bien charmante, Alessia de son prénom, nous donne des informations sur la ville avec plans et doc touristique, mais ses recommandations gastronomiques s’avèrent fausses (un restaurant fermé et l’autre a disparu).

Néanmoins, la visite de la vieille ville avec l’île d’Ortigia, qui correspond à la partie la plus ancienne et qui permet de contrôler l’accès à la baie de Syracuse, est très intéressante. Archimède, qui vécut à Syracuse, organisa la défense du site et lutta contre les envahisseurs romains, comme nous autres les gaulois mais, tout savant qu’il fût et même avec une telle topographie, il ne pût empêcher les romains de prendre la ville.
Après les joies de l’esprit et par cette belle chaleur printanière, il est recommandé de boire un bon « granite » bien frais (boisson locale composée de thé avec sorbet de citron).


Devant les remparts de Syracuse


J7 - 12 mai (220 km) - Syracuse à l’Etna et Vulcain vient de cracher des cendres


Avant d’aller visiter Vulcain, autoroute côtière pour éviter Catane, mais avec un détour pour admirer les rochers des Cyclopes prés d’Acireale. Puis Taormina, village perché sur un piton rocheux avec vue splendide, mais nous ne sommes pas seuls et c’est la galère pour se garer dans ce petit village de type médiéval. Selon la tradition, dégustation d’un bon gelato sur le Corso Umberto, ce qui rafraîchit le corps et aussi les esprits, et il y en a besoin.
Le déjeuner sera excellent dans une petite auberge locale en bord de mer à Giardini-Naxos au pied de Taormina, afin d’éviter les pièges à touristes de cette dernière. On nous amène sur un plateau les poissons pêchés le matin-même pour notre choix. Un quart d’heure après, le poisson choisi revient grillé, découpé et succulent : ce sera le meilleur poisson de ce run.

 

Nous passons à Linguaglossa pour avoir des informations sur l’Etna suite à l’éruption de la veille. Mais, le point d’information Poco Loco Info est fermé. Nous montons donc vers le refuge Sapienza via une route sinueuse, avec les restes des coulées de lave bien apparents et arrivons au site de Sapienza couvert d’une couche de plusieurs centimètres ça c'est un peu exagéré! de cendres noires. Un panneau publicitaire annonce aussi l’hôtel Corsaro avec un « welcome bikers with 10% discount » comme alternative au refuge Sapienza, qui profite de sa réputation et du site pour demander des prix élevés. Nous irons donc au Corsaro (bien moins cher en nominal + la remise biker + Wifi gratuit), dont le patron biker nous propose en plus de garer nos motos dans sa remise pour éviter qu’elles ne soient recouvertes de cendres dans la nuit, des fois que si jamais Vulcain se remet à cracher.

 


Dans le cadre du projet professionnel de Confucius, une session d’évaluation des vins de l’Etna est organisée et en bref ce pinard appartient plus à la famille de la piquette commerciale qu’à celle des grands crus (pour plus de détail, voir le chapitre spécifique). Nous essayons aussi un truc rouge, dit liqueur de l’Etna, qui se veut plus qu’ardent car il titre 50°, mais c’est encore un produit touristique commercial, avec un potentiel dans la gamme des décapants.
Les plans du lendemain sont élaborés avec ardeur, car Neuronette a prévu de tutoyer l’Etna (sommet à 3300 mètres) à partir de la station d’arrivée de la télécabine située à 2550 mètres. Julius l’accompagnera tandis que Confucius et San Bernardo prévoient seulement le télécabine en AR, pour ensuite filer à Cefalu afin de trouver un hôtel épicurien avec piscine, plage etc ..

 

J8 - 13 mai (190 km) - Etna à Cefalu où la luxure nous attend


Tout le monde monte à l’Etna avec la télécabine, puis Neuronette et Julius s’en vont crapahuter alors que Confucius et San Bernardo, redescendus par le même moyen, font route vers Cefalu en contournant l’Etna par l’ouest. Très belle route de moyenne montagne avec moultes virages, mais bien dégradée parfois avec des effondrements probablement dus à des soubassements de mauvaise qualité. A Mistretta, déjeuner et rencontre avec des motards teutons (en BMW bien sûr), qui nous recommandent l’hôtel Karula de Cefalu, où d’ailleurs ils séjournent et dont les petits déjeuners seraient pantagruéliques selon leurs dires. La route côtière de Mistretta à Cefalu est un total bonheur et surtout ne pas prendre l’autoroute et ses tunnels.
Au diable l’avarice et arrivés à Cefalu, Confucius et San Bernardo se partagent une suite du Karula avec balcon et vue sur la mer. Une plage privée ainsi qu’une piscine complètent le panorama, le tout à des prix très abordables car hors saison, sans compter la gentillesse et le charme de l’hôtesse d’accueil qui s’exprime dans un français impeccable.
Ensuite le couple crapahuteur arrive et avanti piscine et bain de mer avec une eau au moins à 22° voire 23° !

Accessoirement, c’est un vendredi 13 et c’est jour de chance pour Julius qui nous narre avoir frôlé la catastrophe lorsqu’il a croisé, dans un virage à gauche et sans visibilité en montagne, un camion qui occupait presque toute la largeur de la chaussée. Il a pu se faufiler entre le camion et les rails de sécurité, qui en Italie atteignent parfois plus de 2 mètres de hauteur, ce qui pour les motos ne signifie pas sécurité mais hachis Parmentier.
Pour le dîner, Confucius demande le meilleur vin de la carte et, si ce dernier n’atteint pas les 40 Euros, son évaluation par le quatuor ne le valorise guère à plus de ce prix.


J9 - 14 mai (70 km) - Cefalu à Palerme et c’est le départ avec l’embarquement sur le ferry La Suprema, sœur jumelle de La Superba
Après un petit déjeuner à la hauteur des commentaires des motards teutons, Neuronette, toujours avide de culture se concocte un programme intellectuel intense pour Palerme alors que Confucius et San Bernardo préfèrent les douceurs maritimes du Karula avec une visite de Cefalu, lieu hautement touristique (Duomo normand, lavoir romain, rues médiévales, etc).
A part la visite du Duomo de Palerme, des catacombes des Capucins avec leurs momies et autres bidules dont on peut trouver la liste exhaustive dans tous les guides, à noter l’existence d’un parking gardé, proche du centre-ville pour y laisser destriers et autres bagages pendant la visite de la ville (www.garagewelcome.it). Et Julius abandonne temporairement les chevaux de son Softail Deuce pour chevaucher un lion.

Tout le monde se retrouve vers 17h au port de Palerme pour l’embarquement sans problème, avec les destriers toujours au pont B en bas et près de la poupe du navire et départ presque à l’heure vers 22h.


J10 - 16 mai (190 km) - La Superba, puis Gênes à Menton et ce soir nous ne pèterons pas dans de la soie
Le temps est un peu plus chahuté qu’à l’aller mais les prix et la qualité du self sont toujours les mêmes.
Dès le débarquement à Gênes, nous filons vers la France afin de prévoir une étape après la frontière avant que la nuit ne tombe, car le phare du sportster de Neuronette brille moins que son intelligence.
Au-dessus de Monaco et Menton, le Vista Palace hôtel est le premier que nous voyons, avec son parking garni de véhicules de marques teutoniques aux grosses cylindrées. San Bernardo va à l’accueil, enlève son casque et ses gants avec logo de têtes de mort, pour demander asile. La très charmante et first-class hôtesse, bien surprise par cet accoutrement mais tout aussi bien éduquée, propose un prix bradé à 200 euros la chambre ! Il est vrai qu’avec la vue sur le rocher défiscalisé, cela se justifierait, mais nous arrivons de nuit et repartirons demain matin, donc la vue, on s’en tape. Alors diable, veut-elle que nous vendions nos destriers pour dormir et péter dans des draps de soie ?
Nous repartons et, sur les conseils du factotum de cet hôtel, trouvons à l’entrée de Menton un Best Western du nom de « Prince de Galles ». Charmant accueil, prix raisonnable et destriers dans le jardin. Cependant le dîner sera pizza et salade car le resto a fermé. Heureusement comme le bar est encore ouvert, la soif ne menace pas.


J11 - 16 mai (880km) - Menton à Bordeaux et il giro e finito
Presque 900 km, d’une traite, mais c’est de la rigolade pour Julius et San Bernardo, tous deux Chevaliers de l’Ordre du Cul Tanné 1515. Neuronette et Confucius suivent néanmoins et tout le monde est à la maison à 18h avec un peu plus de 3 200 km au compteur.


Les vins siciliens par Confucius, taste-vin patenté.

Un soir, peut être sur le bateau, ou lors de notre première soirée à Palerme, San Bernardo et Julius me confèrent le rôle de taste-vin. Je n’y étais pas préparé ayant totalement occulté le fait que la Sicile avait été un grand producteur de vins durant l’antiquité et était restée une terre de vignobles. Je n’avais recherché aucune information sur les terroirs, les cépages, la façon de vinifier. Nullité crasse. Seul le Marsala revenait à ma mémoire.
Conditions aggravantes, habitant en Gironde, j’ai accès à tous les meilleurs vins bordelais, mon palais est éduqué à ces vins en général charpentés, boisés, aux arômes de fruits rouges et quelquefois légèrement beurrés voir caramélisés…issus de vignes cultivées sur des terroirs très diversifiés et riches en minéraux. Les cépages, en nombre restreint, tel Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Merlot principalement, et quelquefois Petit Verdot et Syrah caractérisent les vins rouges. Les blancs me sont assez étrangers hormis les Sauternes dont la consommation est somme toute limitée.
Me voilà donc bien démuni, alors, dans la tourmente on fait de l’huile. J’ai fait de l’huile en ne me préoccupant que des vins proposés chaque soir par les restaurants de nos hôtels. Expérience unique.
Voici mes impressions dont les seules vertus sont d’avoir bu ces vins, d’avoir découvert des cépages dont je ne soupçonnais pas l’existence, et de remplir mes engagements à ce sujet vis-à-vis des frères de route.

Le 8 mai à la taverne de Vicoletto à Palerme
Vin rouge Breus, 2008, cépage Néro d’Avola et Syrah, alcool 14°. Robe rouge rubis, peu de nez légèrement pruneau, En première bouche astringence peu prononcé, pas d’agression du palais, un peu de fruit rouge, pas de caudalie. Sympathique. Modeste vin quotidien.

Le 9 mai à l’hôtel Grazia à Sélinunte
Le serveur nous conseille un vin blanc pour accompagner l’espadon et un rouge pour la viande. Pour le blanc il nous conseille un vin à 12 € alors que les prix des vins proposés à la carte étaient au moins à 15 €. Il n’était sans doute pas commissionné à la vente.
Blanc Cattarato, 7 cépages (non décrits), 2010, 13,5°. Vin de la coopérative locale ? Un nez sympathique fleurs et miel, robe très claire, en bouche légèrement acidulé, sec, peu de bouche florale, bon petit vin de soif.
Rouge Nero d’Avola 7 cépages (non décrits), 2010, 13,5°, même producteur. Robe d’un rouge translucide, léger fumet de pruneau, en bouche une très légère pointe de figue, il étanche la soif après de longs périples sur les routes vagabondes.

Le 10 mai à l’Azienda Agrosturismo Savoca
Nous dégustons le vin rouge de l’exploitation. Sommes-nous chez un parrain ? Nous n’en saurons rien et ce vin ne nous le révèlera pas.
Néro D’Avola 2009, 12,5°. Robe rouge clair et légèrement tuilé, nez tirant sur fruit rouge avec un peu de banane, en bouche on sent le raisin, très léger pétillement en bout de langue, une toute petite attaque, pas de caudalies, l’alcool est présent : il peut être bu avec une grande diversité de plats. Vin quotidien d’après-guerre.

Le 11 mai dans une pizzeria à Syracuse
Ce fût sans doute le soir le plus long, soir de l’erreur fatale : se laisser refiler la carafe de rouge de la casa. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, dès lors que vous allez dans une pizzeria on vous propose la carafe de rouge du patron, le rouge qui tache ! Non seulement on se laisse tous prendre, mais on pousse le bouchon plus loin, on boit le contenu de la carafe. C’est ce que nous avons fait. Par quel mystère cette fatalité est vraie pour les pizzerias du monde entier ? Je ne sais pas.
Pas de dégustation mais un constat : vin rouge clairet, transparent.
Devant l’insipidité du produit, une question philosophique à surgit à mon esprit : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien », et ce soir pas de réponse à cette question existentielle mais une pour le contenu rouge de la carafe. La réponse est « rien », il n’y a rien dans le contenu de cette carafe, « rien » de ce qui pourrait ressembler à du vin. Pourtant nous l’avons bu et nous l’avons même commenté.

12 mai à l’hôtel Corsaro , Etna
Les vins de l’Etna nous attiraient. Les vignes sont plantées sur les pentes d’un volcan en activité. La veille au soir, il venait de se réveiller envoyant des cendres noires, crissant sous nos pneus, à 20 km à la ronde, les vins issus de ses flancs ne pouvaient qu’être généreux, chaud et pervers.
Alors ce soir-là, j’ai encore fait fort. Parmi l’étalage de bouteilles proposées aux clients j’ai choisi deux bouteilles, en fonction de l’étiquette et du prix. J’ai évité de prendre les moins chères et je me suis laissé accrocher par l’étiquette. Malheureux, ne faites jamais ça, sauf si comme moi vous êtes comme un enfant devant une devanture de jouets, on les voudrait tous pour ne pas se tromper.
Premier vin : Dei Pégaso Etna de 2004, VQPRD. Couleur très légèrement tuilé, en bouche un peu d’amertume, sans grand relief, c’est à mon sens un vin passé. Les roadcaptains et la « secretaria » le trouvent pas si mal que ça. J’ai dû me tromper.
Deuxième vin : Etna Rosso 2008. L’étiquette est superbe, l’Etna dans ces œuvres y est représenté. En bouche, quelque figue ou pruneau fugaces passent très vite façon TGV. L’un le trouve agréable, l’autre préfère le premier, la « secretaria » le trouve « pas si mal que ça ». Je me serais encore trompé ?

13 mai à l’hôtel Kalura de Céfalu
Nous sommes dans un hôtel de belle facture, idéalement placé dans une baie ensoleillée, planté sur les rochers et dominant la mer. Superbe point de vue depuis notre chambre. Le linge sèche avec une facilité déconcertante. Là je me dis qu’il est indispensable que je me rattrape. Ma crédibilité est en jeu. Je demande au maître d’hôtel de nous apporter ce qu’il considère comme la meilleure bouteille de son restaurant. Et pour combler toutes mes lacunes oenologico-siciliennes, je l’offre à mes compagnons(onne) de route.
C’est un Rosso del Cante de 2005, Néro d’Avola, 14°. Vin de soleil, travaillé en fût de chêne, belle robe rouge. Nez pruneau figue. En bouche une attaque sympathique un peu d’astringence et de boisé léger, figue et pruneau prennent de l’ampleur en bouche. Une bonne longueur en bouche et une deuxième bouche ou domine un très discret filet de figue. Je le comparerai à un vin espagnol. Ouf je me suis un peu rattrapé, mais il reste encore un long travail pour découvrir les vins siciliens.
Le prochain run en Sicile sera celui de la route des vins. Il y a des terroirs tout autour de l’île, de quoi y passer encore une belle semaine et remplir les sacoches de souvenirs liquides. En attendant, je ne peux en rester là, je me documente, vais faire l’achat de quelques bouteilles qui me seront conseillées par des connaisseurs et organiserai une dégustation. Une vraie. Ceci rattrapera peut être cela.


Conclusion culturelle par Neuronette

La Sicile, terre d’histoire et de géographie, est, on l’aura compris, une destination à recommander à tous nos amis motards.
Certes, c’est un peu loin (il faut d’abord atteindre Gênes, puis passer presque 24h dans le ferry), mais, une fois sur place, il y en a pour tous les goûts.
Les amateurs de vieilles pierres auront du mal à arbitrer entre les vestiges grecs ou romains ou les monuments plus récents (j’avoue une faiblesse pour les églises de style arabo-normand, à l’intérieur orné de mosaïques d’inspiration byzantine). Ceux qui se plaisent à admirer les paysages devront choisir entre le littoral, souvent rocheux mais présentant parfois de belles plages de sable, et les plaisantes routes montagneuses de l’intérieur ; certaines conduisent à de beaux villages perchés, après un nombre de virages dont j’ai perdu le compte... On ne serait pas complet sans mentionner tout particulièrement la région de l’Etna, si spectaculaire. Pour un tel voyage, le printemps nous est apparu comme une saison idéale, avec une température modérée, agréable mais pas excessive. Les fleurs des champs agrémentent les bas-côtés de couleurs variées. Une fois que l’on a compris les particularités des routes et automobilistes siciliens, la circulation se fait sans problème majeur. Et bien sûr, c’est l’Italie, la pasta, les pizze, les gelati, le café inimitable, les vins du Sud dont notre ami Confucius parle en détail, et aussi la gentillesse de l’accueil.

N’hésitez plus, allez-y, vous ne le regretterez pas!

Sauf si vous n'aimez pas les virages, nous on aime !

 

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